Triptyque

La chute du monde vivant en dehors du champ de l’attention collective et politique, en dehors du champ de l’important, c’est là l’événement inaugural de la crise de la sensibilité.
Par « crise de la sensibilité », j’entends un appauvrissement de tout ce que nous pouvons sentir, percevoir, comprendre, et tisser comme relations à l’égard du vivant.

Baptiste Morizot, Manières d’être vivant

Expérimenter un imaginaire plutôt qu’imaginer une expérience.
Aller voir qu’elle est la disponibilité humaine au DEHORS.

En partant du constat de Baptiste Morizot que la crise écologique que nous traversons est une conséquence directe de la crise de sensibilité, c’est à dire d’appauvrissement générale de nos modes d’attention, de nos disponibilités à rentrer en lien avec le vivant, nous nous donnons comme objectif d’interroger, de réveiller, de stimuler les sens de perceptions autant chez l’acteur.ice que le spectateur.ice.

Ce que nous entendons par le vivant n’est pas « Nature » comme un décor et son silence reposant mais la multitude des formes d’existence autre qu’humaine dont est (encore) peuplé notre environnement. Nous tentons d’écouter, de « se mettre à la place de », de traduire le langage de cette myriade des sons et de présences inter-espèces, ce cosmopolitisme multi spécifique bariolé, bouillonnant d’énergie et de la vitalité. Nous souhaitons décliner ce travail de reconnexion au vivant et à nous-mêmes, en trois propositions artistiques complémentaires qui peuvent être présentées ensemble ou indépendamment les unes des autres. Chacune à sa manière interroge les liens qui nous unissent au vivant.

Fictions Animales propose aux spectateur.ice.s une véritable expérience d’immersion sensorielle dans la forêt nocturne, indispensable afin faire éclore l’imaginaire à partir du réel. L’Affût est une proposition de salle, une plongée dans les enregistrements sonore d’audio-naturaliste, représentant une forêt imaginaire afin d’élargir et stimuler l‘ouïe. Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit tente de déployer notre regard sur le milieu dans lequel nous vivons, et par là de sensibiliser à la multiplicité des signes qui échappent à l’attention au quotidien.

Fictions Animales – théâtre immersif en forêt

L’Affût – théâtre acousmatique en salle

Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit – théâtre en espace public

A travers ce cycle de spectacles, la Cie Retour d’Ulysse propose une expérience totale de théâtre et de réflexion immersive pour questionner notre rapport au vivant et à l’invisible qui nous entoure.

Durant le processus de création et à l’occasion de la diffusion des spectacles, la Cie propose d’inviter le public à participer à l’Institut Forestier, laboratoire d’expérimentation sensorielle et théâtral. Cette proposition se décline autours d’ateliers sensoriels (corporels et sonores), de conférences (la foret sonante par Marc Namblard ou l’écoféminisme par Emma-Rose Bigé) ou encore des séances de médiation animale (avec Claire Bordas).